•  13 août 2020

    L'épreuve que j'appréhendais est passée.

    Je reviens de la Pitié-Salpêtrière pour le contrôle du défibrillateur.

    Je respire, enfin, je me sens mieux.

    Il faut dire que tout déconnait ces derniers temps : le mental, le psychisme, le corps quand lundi je perdis une couronne ; bien sûr, et c'est la deuxième fois que ça m'arrive, le dentiste est en vacances. J'avais l'impression que tout partait en cacahuète.

    Donc, je ne la sentais pas trop cette journée mais tout se passa bien. L'aller retour en métro par Trocadéro se fit sans tribulations. Pas d'attente à l'hosto. Et le plus important, bilan de l'examen : RAS. 

    Par contre, il faut que je parle du surréalisme de cette visite à l'hôpital.

    COVID 19     ALERTE ROUGE !     PATATI PATATA !

    6 mois qu'on nous épouvante. Qu'on nous flique. Qu'on crie au loup après avoir bien pris soin de le faire entrer dans la bergerie. Pas d'étonnement donc, quand on arrive à l'hosto, qu'il soit à l'image de nos frontières, et que l'on y entre comme dans un moulin. Pas de prise de température à l'entrée, ni de gel, encore moins une éventuelle distribution de masques. Une vitre à l'accueil, c'est tout. Ya pas de parano en Cardio à la Pitié-Salpêtrière.

    A part ça, il y eut surtout le comportement étrange du toubib. Affable au début, il montra une complète indifférence envers moi une fois son bazar terminé. Il fallut que j'aille jusqu'à lui demander le résultat de ma tension. Le gars semblait déçu de n'avoir aucune anomalie à constater. Je ne devais pas être un client intéressant. Il établit son bilan par dictaphone en marmonnant son charabia tandis que j'attendais de sortir et l'histoire se termina ainsi en queue de poisson sans autre forme de salutations.  

    Peu importe, je suis reparti l'esprit tranquille.

     

    Rentré, je finis un premier tri de livres à me débarrasser. Pour la plupart, des bouquins téléchargés ou ayant trop souffert du raz-de-marée d'il y a deux ans. Carrément 1 mètre de rayonnage de gagné sur les 17,50 m de bibliothèque ; presque 6% !  Quelques étagères respirent, et moi avec.

     

    Quand même, quand j'y repense, le toubib, un remplaçant, même si je n'étais pas un de ses clients, aurait pu faire semblant de s'inquiéter de ma santé. J'ai l'air de péter le feu à ce point là ? Avec la tension que tu m'as annoncée ? Ma santé, tu t'en fous, bon, d'accord. Un mot sur la canicule, alors, sans aller jusqu'à me demander comment je la supporte... Même pas. Une allusion professionnelle à l'ennemi n°19 contre lequel la France est officiellement en guerre, au moins ? Rien du tout. Le gars en à rien à foutre de tout ça. Comme si c'était des conneries ou des trucs sans le moindre intérêt. Coupé du monde. Dans sa bulle. Rien à péter de rien. Certes on n'est pas chez le coiffeur ou au café du commerce, mais quand même.

    Très bizarre. Rétrospectivement, tout s'est déroulé comme dans un scénario de film de science-fiction. Au début, tout se passe comme sur des roulettes : le trajet, l'arrivée à l'hosto, la prise de tension et l’électrocardiogramme par une accorte infirmière qui, son office accompli, sort de la pièce... C'est là, une fois seul avec le médecin, que le climat change brutalement. Le piège s'est refermé. Bas les masques. C'est ma bécane implantée qui l'intéresse, pas moi. Je comprends, un truc à près de 20.000 euros ! Le toubib n'émet plus le moindre signe empathique et se comporte comme un technicien sans âme, tripatouillant sa console, testant les sondes et contrôlant les battements de mon cœur télécommandé. Je suis à sa merci. Il pourrait l'arrêter ou le faire exploser. Qui me dit que ce savant fou n'expérimente pas sournoisement un nouveau réglage sur son cobaye... 

    Frankenstein me plante là sans un mot et retourne s'asseoir à son bureau où il dicte son rapport avec des airs interlopes et comme étonné de me voir encore là. Un robot. Un androïde, un bon petit soldat qui a trafiqué ma bionique pour le compte d'une organisation parallèle complotant en toute sérénité et pour laquelle je ne suis qu'un rat de laboratoire parmi d'autres. Une puissance d'un autre monde, insoupçonnable derrière l'écran de fumée de l'actualité Covid et canicule qu'elle a évidemment inventée de toutes pièces pour occuper les esprits crédules. Je suis dans la cinquième dimension. A l'extérieur, personne ne se doute de la diablerie qui étend son empire, chacun semble englué dans une réalité imposée par l'envahisseur sournois qui peut prendre le contrôle à distance d'organismes bioniques tel que le mien, lesquels seront de plus en plus nombreux, les causes nocives, produisant les mêmes effets, allant de mal en pis. Que se trame-t-il sans que personne ne s'en rende compte ?

     

     

     14 août 2020

    Terminé une aquarelle représentant une partie des délires opératoires intensément vécus deux ans plus tôt lors du multi-pontage. 

     

    13.VIII.2020

     Episodes d'Infra-Monde

    Aquarelle   24 x 36 cm

     


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  •   Le soir du 23 août, apocalypse dans ma rue suite à la finale perdue du PSG en Coupe d'Europe. Malheureusement, tous mes films ont bugué et les enregistrements des infos montrant le bazar dans le quartier aussi. Quel dommage ; ce fut folklo et spectaculaire. Avec le Parc des Princes tout proche, y'en a eu des soirées mouvementées mais là ce fut le pompon.

       Avant, grosse ambiance bien beauf devant un des bistrots de la place. Des "Ultras" abièrés qui enc... non seulement Marseille et le tudesque adversaire du jour mais également les autorités avec leurs masques et autres " distanciations sociales ".  Le tout accompagné de fumigènes et de scabreux tirs de fusées d’artifice sous nos fenêtres.

    23.IX.2020

       Et puis, les incidents autour du Parc gagnèrent la Place de la Porte de Saint-Cloud et le boulevard Murat. A la télé, une compagnie de CRS se mit à poursuivre des mecs qui s'enquillaient dans la rue Le Marois. Bin's assuré puisqu'elle donne sur la place aux bars effervescents. Le temps de passer du salon à la chambre, la conflagration se produisit sans coup de semonce. Les flics ne s'attendaient pas à tomber sur un rassemblement rebelle ; les marioles n'ont rien vu venir, et moi je sousestimais la violence de la confrontation. Cris, panique générale, dans un brouillard lacrymogène cataclysmique qui avançait dans la rue comme les nuées ardentes d'un Vésuve de quartier. La rue vidée en un éclair. Sur la place bondée trente secondes plus tôt, ne restèrent plus que des cadavres de chaises explosées au milieu de verres brisés et de poubelles renversées. Le chaos total. Une tornade n'aurait pas fait mieux.

     

     Angle rue Le Marois-Bvd Murat. Au-dessus du cadre au phrasicoteur, on distingue la fuite des affolés sortant de ma rue. C'est tout ce que j'ai pu sauver comme images (pourries en plus) de cette soirée exorbitante. Ya un mois, déjà.

        Heureusement, entre-temps, des vidéos ont été mises en ligne sur internet et j'en ai trouvé une qui dépasse mes espérances. Quand je vous dis que j'étais aux premières loges !

    A partir de la 4e mn, on arrive chez moi et c'est l'apothéose.

     

     

    23.IX.2020 

    La vidéo complète d'où provient l'extrait. 

     

    §

     

       Fin août, quelques enregistrements d'impros de guitare.  

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Le 24 avril 2018, je mourrais. On m'a fait revenir. On se demande bien pourquoi. Rien ne change ; ce boulet de Saturne, toujours maître chez lui, continue plus que jamais de plomber ma vie, et, dehors, tout est pire. Comme je l'écrivais déjà cet été, Tout ça pour ça et A quoi bon

    Allez, ça suffit. Je me rends à l'évidence, ce que je fais ne sert à rien d'autre qu'à me faire perdre mon temps. Cette fois je me décide et, dans un premier temps, clos cet inutile journal qui, comme le blog précédent, ne suscite au mieux qu'un superficiel intérêt poli de la part des rares proches qui l'ont ouvert, avant de commencer à faire table rase du passé dans une même indifférence générale.

    Je ne raccroche pas seulement les pinceaux. J'entends sonner toujours plus fort l'heure du grand nettoyage iconoclaste. Place alors aux autodafés et à la destruction méthodique de l'étouffante accumulation des traces asseulées de mon passage en ce monde déjà débordant de vanités. Au feu, dessins et collages, à la poubelle, les encombrants tableaux. La purge comme ultime œuvre d'art.   

     Bons baisers, à bientôt. 

    FIN DU JOURNAL DE RENE TROMPLAMOR.


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